Events gratuits ouverts au public à la Maison de l'Etudiant > Conférences plénières

 

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A la maison de l’étudiant (MDE)

 

Ne concerne pas les inscrits en présentiel au congrès via Azur-colloque

 

Programme des Conférences Plénières

À la Maison de l’Etudiant

 

Webinaire le 26 octobre à 11h30

*Congrès ARIC - Plénière 26 octobre

https://univ-cotedazur.zoom.us/j/85979144553?pwd=dGlYMW9EQUtONGQ1NVhOanVyak9ZUT09

Inscription obligatoire en présentiel (public extérieur au congrès)

https://my.weezevent.com/congres-de-laric-ouverture-et-seance-pleniere-ibrahima-thioub

 

Ibrahima THIOUB

Les cultures africaines à l’épreuve de la traite atlantique des esclaves

Globalement, il n’est pas contestable que la traite des esclaves qui connecte les trois continents européen, africain et américain, entre le XVe et le XIXe siècle, a joué un rôle déterminant dans le sous-développement de l’Afrique et sa présente marginalisation. Force est aussi d’admettre que dans le processus d’intégration subalterne de l’Afrique à l’économie-monde capitaliste alors en construction, les Africains n’ont pas subi les contraintes structurelles sans prendre d’initiatives. La prise en compte des projets autonomes des acteurs africains dans la lecture de ces processus historiques réintroduit les enjeux de connaissance en rupture avec les paradigmes victimaires.

Les avancées considérables de l’historiographie sur les mécanismes économiques de la traite, ses conséquences démographiques, sociales et politiques, souffrent d’une limite qui commence à peine à se combler : la prise en compte de ses dimensions culturelles. Les quelques travaux sur la question ont donné des résultats particulièrement prometteurs quant à la valeur heuristique de l’entrée par la culture qui redonne à tous les acteurs de la traite leur statut de sujet historique. Ils permettent de rompre avec les approches aussi simplistes que manichéennes divisant les acteurs d’un phénomène aussi complexe en victimes et bourreaux, en Noirs et Blancs.

Le propos de cette communication porte sur les modalités diverses et variées de mobilisation des ressources culturelles par les différents segments des sociétés africaines pour répondre aux défis atlantiques. Il ne vise pas un regard exclusivement porté sur le passé mais questionne les défis d’un contemporain en crise où nombreux sont les acteurs qui mobilisent le legs de cette histoire pour se construire et faire sens à leur être au monde, à leur relation à l’Autre. 

 

Ibrahima Thioub est un historien spécialiste de l’esclavage. Professeur d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop (Dakar, Sénégal) depuis 1990, il a fondé à Dakar le Centre Africain de Recherches sur les Traites et l’Esclavage (CARTE) qu’il dirige actuellement. Le Professeur Ibrahima Thioub a été Recteur, Président de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) jusqu’en 2020.

 

Webinaire le 27 octobre à 9h

*Congrès ARIC - Plénière 27 octobre

https://univ-cotedazur.zoom.us/j/85474711506?pwd=bldtQ3gwQ2EvbFJoM0U4ZFNaczFqQT09

Inscription obligatoire en présentiel (public extérieur au congrès)

https://my.weezevent.com/congres-de-laric-seance-pleniere-27-octobre

 

Jocelyne Streiff Fénart

De l’assignation culturelle à la déculturation de l’autre :

l’interculturel à l’épreuve des crises

Dans le monde contemporain les relations interculturelles ne peuvent pas s’analyser en dehors des contextes dans lesquels des énoncés culturels sont enchâssés dans des discours politiques et des pratiques sociales de désignation, d’assignation, de discrimination. Les déclinaisons de la figure de l’étranger lors des situations labellisées comme des « crises » (la crise sanitaire due à l’épidémie de covid, la crise migratoire de 2015, la crise des modèles d’intégration dans les pays d’Europe) illustrent différents mécanismes de l’altérisation : certains bien connus par les spécialistes des migrations infériorisent les groupes minoritaires par la stigmatisation de leurs cultures, d’autres, qu’Hanna Arendt considérait déjà comme une préfiguration du monde contemporain, repoussent hors du monde commun des humains ontologiquement réduits à des corps superflus, sans considération de leur qualité sociale ou culturelle.  

Cette bi-polarisation de la position de frontière entre Nous et les autres, l’une basée sur l’essentialisation culturelle de groupes ethnicisés, l’autre sur la mise à l’écart d’individus dépouillés de leur identité sociale et culturelle, balise l’espace théorique et pratique de la relation interculturelle :  entre la reconnaissance de l’importance fondamentale de la culture comme propriété qualifiante de l’humain et la vigilance contre toutes les formes, racistes, culturalistes, fondamentalistes de sa réification qui en fait une altérité irréductible.  

Et en hommage à Michel ORIOL

Au cours de cette conférence, la parole sera donnée à Marie-Antoinette Hily et Claudio Bolzman pour un hommage à Michel Oriol, ancien directeur de l’Institut d’Etudes sur les Relations Interethniques et Interculturelles (IDERIC), ancien président de l’ARIC qui nous a quitté cette année.

 

Jocelyne Streiff-Fenart est Directrice d’étude Emérite à l’URMIS, Université Côte d’Azur, Université de Paris, CNRS, IRD. Ses thèmes de recherche portent sur  :Migrations africaines ; Politiques migratoires ; Approches théoriques de l'ethnicité ; Migrations étudiantes ; Mariages mixtes

 

Webinaire le 28 octobre à 9h

*Congrès ARIC - Plénière 28 octobre

https://univ-cotedazur.zoom.us/j/88379416131?pwd=NEpQTFpualVCNzEwMGJoaGxxcUwvdz09

Inscription obligatoire en présentiel (public extérieur au congrès)

https://my.weezevent.com/congres-de-laric-seance-pleniere-28-octobre-prix-de-these

 

Marie-Rose Moro, MD, PHD (France) et Daniel Schurmans, Psychiatre (Belgique) en dialogue

Marie-Rose Moro

Le transculturel au risque des crises : soigner aujourd’hui et demain

Dans une société, tout est inscrit dans un contexte spécifique. La psychothérapie et les soins psychiques font partie d’un contexte qui les informe et les rend légitimes. Les crises actuelles (sanitaire mais aussi migratoires) ont des effets sur notre clinique et en particulier sur la clinique transculturelle qui cherche à mieux comprendre et mieux soigner les migrants et leurs enfants. C’est ce que nous analyserons à partir d’histoires de vie et de soins. L’objectif est donc, comme le disait Devereux, de prendre soins des enfants et de leurs familles pour qu’ils soient capables de construire un monde meilleur que celui qu’on leur a transmis…      

Références bibliographiques

En français, espagnol ou anglais sur www.clinique-transculturelle.org ou www.marierosemoro.fr ou www.maisondesolenn.fr ou wikipedia

 

Marie-Rose Moro est psychiatre de bébés, d’enfants et d’adolescents, Docteure en Médecine et Sciences Humaines. Professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université de Paris. Cheffe du service de médecine et psychiatrie de l’adolescent, Hôpital Cochin (Paris, France) www.maisondesolenn.fr. Cheffe de file de la psychiatrie transculturelle en Europe. Membre de l’Institut Universitaire de France (IUF). Directrice de la revue transculturelle, L’autre. Cliniques, Cultures y Sociétés, www.revuelautre.com 

 

Daniel Schurmans

Ce que les pratiques guérisseuses africaines apprennent

aux thérapeutes occidentaux

 

Ancien psychiatre à Saint-Louis du Sénégal, j’y ai fait la connaissance d’un grand marabout guérisseur, Ibrahima Tabane. J’ai aussi été membre de l’École de Dakar, fondée par Henri Collomb. L’un et l’autre ont inspiré ma pratique ultérieure. Ils m’ont appris à reconnaître le rôle de l’univers symbolique dans la naissance d’un « trouble mental ». Deux phénomènes y jouent un rôle :

-        La contrainte extrême ou la contradiction insoluble, qui broient le destin d’une personne.

-        L’échec de la logique systémique qui régit le système culturel, car tout système a ses failles.

Je décrirai les principes qui ont guidé la pratique d’I. Tabane. Elles proviennent de deux sources :

-        La tradition ouest-africaine préislamique, qui persiste malgré l’islamisation, tout en s’y adaptant

-        La tradition proprement musulmane, maghrébine et transsaharienne.

Je donnerai un exemple d’intervention thérapeutique que l’on peut considérer comme systémique, émanant de quelqu’un qui ignorait totalement notre enseignement scolaire.

Je montrerai ensuite, à partir d’un exemple concret, comment je me suis inspiré de la pratique d’I. Tabane en la réduisant à ses aspects essentiels, c’est-à-dire  universels, et comment j’ai pu les appliquer à la clinique européenne.

 

Daniel Schurmans (1942) a été étudiant en médecine à Lima (Pérou). Il a étudié la psychiatrie en Belgique, en Suisse et en France. Il a été psychiatre à Saint-Louis du Sénégal, avant de travailler trente-cinq ans dans un hôpital ardennais où il a étudié les relations entre l’environnement humain et l’évolution des troubles mentaux. Il y a fondé un service qui repose sur un principe relationnel : l’analyse des ressources, de leur appropriation et de leurs échanges. Il s’est occupé surtout de patients schizophrènes, puis de jeunes suicidaires. Il a fondé à Liège un centre de santé mentale spécialisé pour migrants, centré sur la thérapie du trauma psychique et sur la psychiatrie anthropologique (ou ethnopsychiatrie). Il est auteur de quatre ouvrages et d’une centaine de publications.

 

Jeudi 28 octobre à 11h : Prix de thèse ARIC Jeunes chercheur-e-s suivi d’une conférence de présentation par la/le lauréat.e

 

Webinaire le 29 octobre à 8h30

*Congrès ARIC - Plénière 29 octobre

https://univ-cotedazur.zoom.us/j/84850981525?pwd=TzZaQjYwUmJCSjVGdDBDZ1pkYlVjZz09

Inscription obligatoire en présentiel (public extérieur au congrès)

https://my.weezevent.com/congres-de-laric-seance-pleniere-29-octobre

 

Tanella Boni

Vivre, Habiter, Penser

Nous avons en commun une planète, la Terre, sur laquelle nous essayons de « faire monde », du local au global. Or les crises sont des moments de rupture et des accidents qui éprouvent les individus et les sociétés, désorganisent ce qui semblait être comme un monde, le nôtre, un quelque part où chacun croyait avoir des points de repères.  L’une des épreuves fondamentales que vivent les humains en période de crise, c’est ce qui apparaît comme l’opposé d’un « sentiment océanique » (d’après l’expression de Romain Rolland) et que j’appelle le nulle part.   Être nulle part, n’est-ce pas vivre au plus profond de soi l’arrachement à ce qui semblait être à nos yeux un monde, là où il y a de la relation, de la solidarité et de l’humanité ? Mais les crises sont aussi des moments de réinvention de soi et des liens sociaux.  La crise du coronavirus est un bel exemple qui montre à quel point les fondements sur lesquels reposent nos croyances, savoirs, savoir-faire, et toutes nos certitudes peuvent s’effondrer, à notre insu.  Le virus est d’abord vu comme celui de l’autre qui ne doit pas me toucher. Mais nous ne sommes pas seul.e.s au monde, parce que nous sommes d’abord des vivants, c’est-à-dire des habitants et des cohabitants. Or cohabiter c’est avoir un espace d’habitation en commun, c’est partager cet espace, ce socle, notre habitat commun. La notion de « commun » nous renvoie à celles de relation et d’interdépendance. Nos vies, si singulières et diverses qu’elles soient, sont interdépendantes à plusieurs niveaux : les vies humaines entre elles, mais celles-ci interagissent avec toute autre forme de vie. Ainsi, l’approche proposée ici est sans doute un élargissement de l’interculturel. Penser l’interaction entre les cultures c’est se positionner entre les disciplines dans le but de montrer comment l’humanité se construit dans la lutte pour plus de dignité, de justice et de solidarité mais aussi dans la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur le non-humain. 

 

Tanella Boni est Professeure, poète, romancière, essayiste, philosophe, à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Département de Philosophie -Abidjan (Côte d’Ivoire).

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